Vous pensez qu’inscrire deux noms sur une carte grise facilite la vie de couple ou les partages de véhicule ? Erreur, mon capitaine ! Derrière cette apparente simplicité se cache un vrai piège administratif.
Entre blocages de vente, amendes injustifiées ou litiges en cas de séparation, la carte grise aux deux noms comporte des inconvénients.
Et peut vite devenir source de conflits et de frais inattendus. Dans cet article, découvrez les pièges à éviter, les cas concrets de blocage et surtout les solutions pour éviter que votre voiture ne se transforme en casse-tête juridique.
🚗 En bref – Pour démarrer sur les chapeaux de roue
- 👉 La carte grise aux deux noms a un inconvénient majeur : toute vente, cession ou destruction du véhicule exige la signature des deux titulaires, bloquant la démarche au moindre désaccord.
- 👉 Le titulaire principal reste responsable des amendes, même si le cotitulaire conduisait : une erreur qui peut coûter des points et de l’argent sans contestation rapide.
- 👉 En cas de séparation, divorce ou décès, la co-titularité complique les démarches juridiques et successorales, souvent sources de conflits.
- 👉 Modifier ou retirer un nom coûte entre 13,76 € et 300 €, rendant chaque changement presque aussi cher qu’une nouvelle immatriculation.
Vente, cession, destruction : quand la signature manquante bloque tout
Lorsqu’un véhicule est enregistré au nom de deux personnes, la vente ou la cession devient un casse-tête administratif.
La déclaration de cession (formulaire Cerfa n°15776) doit être signée par tous les titulaires inscrits sur la carte grise. Une seule signature ne suffit pas. C’est la loi.
Si l’un des cotitulaires refuse de coopérer, la démarche est irrémédiablement bloquée, même si le véhicule est inutilisable.
La carte grise n’est pas un titre de propriété, mais la cotitularité crée des droits de copropriété.
Exemple concret : en cas de séparation, si votre ex refuse de signer pour vendre la voiture commune, la transaction est impossible.
Ce scénario est fréquent en cas de divorce, de désaccord ou de mésentente. Même pour la destruction du véhicule, l’absence d’accord empêche l’obtention du certificat de destruction, paralysant l’indemnisation par l’assureur en cas de sinistre.
En cas de blocage, un recours judiciaire est nécessaire, générant des coûts et des délais.
Une exception existe pour les couples mariés sous le régime de la communauté universelle : un seul signataire peut suffire. Pour les autres, donner un véhicule devient compliqué si le cotitulaire s’oppose à la démarche. Retirer un cotitulaire sans son accord nécessite une décision de justice.
🛻 La carte grise doit aussi être mise à jour en cas de changement de situation. Un titulaire négligent s’expose à une amende de 135 € (750 € en récidive). Le titulaire principal reste responsable du véhicule, y compris pour les amendes liées à son usage, même si le cotitulaire était au volant.
Le piège légal : la carte grise n’est pas un titre de propriété
Attention, idée reçue ! La carte grise (certificat d’immatriculation) n’est pas un titre de propriété, mais un titre de police.
Elle autorise la circulation et identifie le véhicule. Le vrai titre de propriété, c’est la facture d’achat (neuf) ou le certificat de cession (occasion). Cette confusion peut mener à des conflits majeurs.
« La carte grise crée une présomption de propriété, mais elle n’est pas incontestable. »
Exemple concret : Paul et Julie achètent une voiture. La carte grise est aux deux noms, mais Julie paie 100 % avec son compte bancaire et détient la facture à son nom.
En cas de séparation, Julie prouvera sa propriété légale devant un juge, malgré la co-titularité. Paul, sur la carte grise, n’a aucun droit s’il ne justifie pas d’un achat partagé.
Ce piège s’aggrave en cas de divorce ou décès. Sans certificat de cession ou facture claire, le co-titulaire survivant peut croire être le seul propriétaire, ignorant les droits des héritiers du véritable acheteur.
« En cas de litige, ce n’est pas le nom sur la carte grise qui prime, mais les preuves financières. »
Pour vendre un véhicule en co-titularité, les deux noms doivent signer la cession. Un désaccord bloque toute transaction. Même un juge peut trancher en fonction des preuves d’investissement financier.
L’obligation de mettre à jour la carte grise est cruciale. Un retard expose à une amende de 135 € (4ᵉ catégorie). En cas de sinistre, l’assurance indemnisera le propriétaire légal, pas forcément le nom sur la carte grise.
Carte grise aux deux noms : les inconvénients en cas d’infractions et d’amendes
Lorsqu’un véhicule est enregistré au nom de deux personnes, le titulaire principal assume des responsabilités accrues en cas d’infraction.
En cas de radar automatique (vitesse, feu rouge), l’avis de contravention est envoyé systématiquement à l’adresse du titulaire principal.
Ce dernier est présumé responsable, même si le cotitulaire était au volant. Résultat ? Il paie l’amende et perd les points associés si aucune démarche n’est effectuée.
Pour éviter cela, une procédure de dénonciation s’impose. Deux options :
- En ligne : Via le site de l’ANTAI, en utilisant l’option “Désignation ou contestation” avec la formulation exacte de l’avis.
- Par courrier : En remplissant le feuillet bleu de l’avis de contravention et en l’expédiant en recommandé à l’Officier du Ministère Public.
⚠️ Le motif de contestation doit mentionner un “prêt ou location”, même si la situation relève d’une cotitularité. Ne jamais payer l’amende initiale, car cela valide la responsabilité.
En cas de désignation réussie, le cotitulaire reçoit un nouvel avis avec de nouveaux délais. Les points sont alors déduits de son permis.
Cette démarche, bien que possible, peut générer des tensions si le cotitulaire refuse d’assumer sa responsabilité.
Séparation, divorce, décès : des situations qui virent au cauchemar
Divorce ou séparation : un partage qui dérape facilement
Une carte grise aux deux noms a un autre inconvénient : cela complique les divorces ou séparations. Les deux cotitulaires ne partagent pas forcément les droits à 50/50 : le juge analyse qui a financé le véhicule. L’absence d’accord bloque toute cession, laissant le certificat d’immatriculation en suspens.
En cas de désaccord, la voiture reste en impasse, avec un certificat d’immatriculation inutilisable pour une cession.
Même avec un accord, la procédure est lourde : signatures multiples, frais de mise à jour (13,76 € minimum). Une gestion qui peut tourner au conflit en cas de désaccord sur l’utilisation du bien.
Le décès d’un cotitulaire : une succession complexe
Le décès d’un des deux noms sur la carte grise entraîne des complications. Le survivant ne devient pas automatiquement propriétaire : la part du défunt intègre sa succession.
Le cotitulaire reste en indivision avec les héritiers (enfants, parents…), nécessitant leur accord pour toute décision.
Exemple : un conjoint survivant marié en séparation de biens doit obtenir l’accord écrit des héritiers pour vendre le véhicule. Gérer une voiture après un décès devient alors un parcours administratif délicat.
Indivision et blocage de la vente : le quotidien des héritiers
En cas d’indivision, chaque décision nécessite l’unanimité. Sans accord écrit de tous les héritiers, la vente est impossible. Deux scénarios sont alors possibles :
- Vente sous 3 mois : possible sans mise à jour de la carte grise, si le véhicule n’a pas circulé.
- Vente après 3 mois : obligation de mettre la carte grise au nom des héritiers avant cession, sous peine de poursuites pour l’acheteur.
Indivision = blocage : sans accord des héritiers, le véhicule reste immobilisé, générant des coûts (assurance, stationnement).

Modification de la carte grise aux deux noms : des coûts souvent équivalents à un rachat
Ajouter ou retirer un nom sur une carte grise implique des frais équivalents à une nouvelle immatriculation, sauf en cas de mariage. Le montant dépend de la puissance fiscale, du carburant, de l’âge du véhicule et de la région.
Pour un couple non marié, les taxes régionales s’appliquent en totalité. Un conjoint marié sous régime de communauté bénéficie d’un tarif réduit (13,76 € si démarche sous 1 mois).
- Ajout/retrait d’un cotitulaire (concubins, pacsés, amis) : Coût total d’une nouvelle immatriculation, quelle que soit la puissance fiscale du véhicule (champ P6 de la carte grise).
- Ajout du conjoint après mariage (régime de communauté) : Tarif fixe à 13,76 €.
- Divorce/Séparation : Le cotitulaire gardant le véhicule paie les frais complets pour une carte grise à son nom seul.
Les démarches s’effectuent en ligne via l’ANTS. Une non-conformité expose à une amende de 135 €. 📑
En cas de désaccord entre cotitulaires, la vente du véhicule peut être bloquée, même avec un certificat de cession signé par un seul.
💡 Retenez : les frais varient de 13,76 € (mariage sous 1 mois) à 300 € selon le profil du véhicule. Planifiez vos démarches pour éviter les surcoûts.
La carte grise aux deux noms et ses inconvénients, on oublie ?
Une carte grise aux deux noms semble pratique… jusqu’aux premiers conflits. Le titulaire principal est responsable des amendes, même si l’autre conduit. La revente exige la signature des deux, sauf en cas de mariage sous régime communautaire. Un désaccord, et le véhicule reste bloqué.
En cas de divorce, le véhicule peut devenir un champ de bataille juridique, même si la carte grise n’est qu’un simple titre de police.
Retirer un nom coûte 13,76 € minimum, comme pour une nouvelle immatriculation. En cas de sinistre, l’assurance indemnisera les deux noms, mais le partage dépend de vos accords privés.
🛻 Mon conseil : mettez la carte grise au nom de celui qui utilise et finance le véhicule. Pour sécuriser les échanges, rédigez un contrat privé (reconnaissance de dette, accord de partage). La simplicité administrative a un prix. Pesez bien le pour et le contre avant de signer ⚖️.
En conclusion, la carte grise aux deux noms présente bien plus d’inconvénients qu’il n’y paraît. Entre les blocages en cas de vente, les litiges lors d’un divorce ou d’un décès, les amendes injustement attribuées au titulaire principal et les frais élevés pour toute modification, la co-titularité peut rapidement tourner au casse-tête administratif.
Avant de partager la carte grise, mieux vaut définir clairement les droits de chacun et conserver des preuves d’achat.